Partagez et volez comme des artistes : comment se faire connaître pour son travail

J’ai toujours cru, depuis ma tendre enfance que certaines personnes étaient des génies, des génies solitaires capables de transformer le monde, de transcender leur civilisation pour apporter une technologie, une idée, un savoir-faire bref, créer quelque chose nouveau et de révolutionnaire.

Puis j’ai commencé à lire, beaucoup lire. Essentiellement des livres de non-fiction et un auteur a retenu mon attention : Robert Greene. J’aime l’Histoire, j’adore apprendre des personnages historiques, politiques, militaires, artistes ou entrepreneurs et c’est là tout l’art de cet auteur : il mêle à la perfection l’Histoire aux leçons.

Greene a une culture historique impressionnante et a usé de cette connaissance pendant des dizaines d’années pour comprendre le succès : pourquoi les grands maîtres le sont devenus ?

Greene le dit : aucun génie solitaire n’existe réellement. C’est une époque, un mouvement, des relations qui façonnent le génie.

Quand j’en parle autour de moi, beaucoup me disent que c’est faux : les Mozart ou les Picasso étaient de ce type. Pourtant plus je me renseigne sur la vie de ces grands-maîtres, plus je me rends compte que la révolution ou la création ne se font pas seuls.

  • L’homme de Vitruve de DeVinci n’est pas de son seul fait. Nombreux sont les spécialistes de la renaissance italienne qui ne donnent pas la seule paternité de ce travail à DeVinci. Beaucoup ont travaillé sur ce sujet et échangé longuement sur l’œuvre antique de Vitruve, ingénieur et architecte romain. DeVinci est connu pour adorer les échanges intellectuels, avec des médecins, des scientifiques, musiciens et autres experts présents à foison à la cour des Sforza à Milan et des Médicis à Florence : DeVinci a sans arrêt cherché les relations intellectuelles.
  • The Other Club de Churchill représente aussi parfaitement ce phénomène. Après avoir quitté le parti conservateur pour le parti libéral Winston Churchill ne reçut plus d’invitation pour The Club, lieu de réunion des députés conservateurs. Churchill co-fonda alors The Other Club. Ce nouveau club reçut par la suite libéraux, conservateurs et militaires de haut rang. De nombreux biographes estiment que son accès aux membres éminents de la politique anglaise via The Other Club contribuèrent à sa nomination au poste de premier ministre en remplacement de Chamberlain en 1940.
  • L’atrium central d’Apple est aussi un bon exemple : Steve Jobs souhaitant que les salariés échangent décida qu’il fallut créer un lieu de rencontre. Jobs était convaincu que ces échanges humains renforcent la créativité et le bourgeonnement d’idées.

Dès lors, j’ai compris que mon travail, le succès que j’attends ne viendra pas par mes seuls efforts : j’ai besoin de rencontrer des personnes inspirantes et peut-être pouvoir en inspirer d’autres pour que chacun d’entre nous puisse échanger et partager.

Je suis donc tombé sur les travaux Austin Kleon artiste renommé devenu expert dans le partage des travaux créatifs.

Cet article a pour objectif de résumer les deux livres d’Austin Kleon : synthétiser ses conseils et en ressortir des principes généraux pour nous guider.

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Voler comme un artiste – Montrez votre travail

En parlant de référencement Google et de la rédaction d’articles avec un client avocat j’ai eu encore une fois confirmation de ma croyance profonde : c’est un pratiquant, en partageant, en créant que l’on apprend.

C’est exactement ce que nous conseille de faire Austin Kleon dans Show Your Work : apprendre par le partage et la création.

Pour cela Austin Kleon nous délivre au cours du livre des conseils et astuces pour partager, bien partager.

L’idéologie du partage

Plutôt que de maintenir un secret absolu sur ce qu’elles sont en train de faire, elles partagent leurs réalisations en cours.

Austin Kleon revient à la charge avec l’inexistence du génie solitaire. Il nous conseille d’oublier la notion de génie et de nous concentrer sur notre capacité à apporter à l’écosystème : que pouvons-nous faire pour aider nos homologues ? Les personnes membres de notre secteur d’activité ? Les personnes qui partagent les mêmes passions que les nôtres ?

Ce n’est pas tout ce que nous dit l’auteur. Il nous rappelle également l’importance de l’autre, l’importance de son travail et surtout de l’attention qu’on lui porte : traitons son travail comme si c’était le nôtre.

Soyez un connecteur, ce que l’écrivain Blake Butler appelle un nœud de communication, c’est-à-dire un carrefour où convergeront les gens

Qu’est-ce qui est partageable ?

Trust the process.

Austin Kleon nous propose de rendre l’invisible visible, de faire se manifester notre travail, présenter notre processus. C’est ça qui est intéressant dans le partage de travaux.

Quand on y pense, regardez le succès des making-of de films, de série, regardez aussi les contenus sur YouTube, les « how to… », les technophiles qui expliquent comme se servir d’outils ou encore les coulisses.

Le contenu doit intéresser. Pour cela, rien de tel qu’une histoire pour attirer l’attention de l’humain et pas n’importe laquelle : la nôtre. Je pense que n’importe quelle histoire peut intéresser. Pas tout le monde bien-sûr, mais les personnes qui peuvent être intéressées. Internet est formidable. Il nous permet de toucher des personnes dont on ne soucie pas encore l’existence.

Pour trouver cette audience, identifier ce que l’on peut partager ou non, l’auteur nous invite à répondre à ces questions :

  • Quels aspects de votre travail pourriez-vous partager pour tenir votre public potentiel au courant de votre démarche et de votre processus créatif ?
  • Comment avez-vous appris le métier ?
  • Quelles techniques employez-vous ?

Devenez le documentariste de votre travail.

L’être humain est obsédé par les histoires. Partager notre travail est intéressant, mais ce qui va davantage intéressé les personnes sera l’histoire derrière notre œuvre : comment en sommes-nous arrivés là ?

Les questions à se poser pour trouver ce que l’on peut partager

  • Qu’est-ce qui nous inspire ?
  • Qu’est-ce qu’on lit ?
  • Avons-nous de centres d’intérêts que d’autres peuvent partager ?
  • Collectionnons-nous ?
  • Avons-nous des héros ?
  • À qui piquons-nous nos idées ?

La to-do List du partage d’Austin Kleon

Pour partager efficacement le contenu des autres Austin Kleon nous livre encore quelques questions pour enrichir notre réflexion et réaliser de bons partages.

  • En quoi consiste le travail de la personne ? Il faut contextualiser.
  • Qui en est l’auteur ? Où et quand a-t-il été réalisé ?
  • Quelle procédure l’auteur a-t-il suivie pour produire cela ?
  • Pourquoi le partageons-nous ?
  • Pourquoi a-t-il suscité notre intérêt ? Pourquoi devrait-il intéresser d’autres personnes ?
  • Y’a-t-il d’autres personnes à suivre dans ce domaine ? D’autres travaux à découvrir ?

Voler comme un artiste

Maintenant que l’on a abordé la méthodologie à suivre pour partager, mettre en valeur son travail et celui des autres il faut savoir comment produire cette information. Voilà l’objet de Voler comme un artiste.

Les réseaux sociaux et plateformes de diffusions de contenu sont rémunérées lorsque nous, utilisateurs, passons du temps sur les plateformes.

Ces plateformes vont naturellement pousser le contenu des personnes qui invitent leurs abonnés à consommer toujours davantage de contenu.

Le maître mot est donc : publier régulièrement du bon contenu.

Comment ? En consommant nous-même beaucoup de contenu.

Dans Antifragile, Nassim Nicholas Taleb critique les universitaires qui vont consulter des ouvrages afin de produire leurs thèses et autres publications scientifiques. Cette procédure peut fonctionner, mais elle ne donne aucune passion, aucune âme à un texte, à une vidéo ou un post.

La recherche d’information doit se faire quotidiennement. Glaner des infos et des idées est la plus grande partie du processus de production. Pour un auteur de fiction c’est sa vie, ses malheurs ou ses plaisirs qui vont façonner son œuvre avant que sa plume ne le fasse. Pour des auteurs, des vidéastes, des instagrammers, c’est la veille perpétuelle, la recherche d’information et la curiosité quotidienne qui vont façonner notre pensée et notre avis pour ensuite façonner notre œuvre.

Trouver des sujets de partage

Austin Kleon nous donne plusieurs conseils.

D’abord, il nous invite à consulter nos maîtres, nos sources d’inspiration de prendre tout ce que l’on peut sur eux puis de remonter l’arbre : on prend leurs sources d’inspirations. Ainsi de suite.

Ensuite, il nous invite à copier nos maîtres sans hésiter. La copie nous permet de façonner notre œil et d’entraîner notre main. Nous sommes des humains pas des machines et sommes incapables de produire une copie parfaite. À force de copie imparfaite nous aurons créé notre voie.

Il faut voler les idées, les styles, les tendances de nos maîtres et les employer encore et toujours. Ces vols nous devons les conserver dans un carnet matériel ou virtuel. Un bloc-notes ou une application de prise de note par exemple.

Tiago Forte véritable expert de la création de système de prise de note nous donne d’excellent conseils à ce sujet. Je ferai un article plus tard pour le présenter.

La production : une habitude

Avec tout ceci, nous serons capables de stocker une immense quantité de contenu volé, inspiré, déniché.

Austin Kleon nous invite désormais à produire, régulièrement, chaque jour. Il insiste là-dessus. Il n’y a pas de révélation, pas d’eurêka. C’est la production régulière, la consistance qui nous permettra de toujours nous améliorer.

Maintenant que j’ai fait le tour des deux livres d’Austin Kleon je vais aborder l’objet de ce blog et de mon contenu.

Personnellement, que vais-je partager ?

Mon fichier de vol est construit et plutôt bien enrichi. Mes procédures de récoltes d’informations aussi : je vais maintenant publier.

Les sujets que je vais aborder

Je vais publier mes idées et les idées que je trouve pertinente en psychologie, productivité, développement et design, mes lectures, la vie des personnes que j’admire et les techniques ou astuces que j’utilise pour améliorer ma vie.

Ainsi, j’espère pouvoir apporter aux futurs lecteurs des sources d’inspirations nouvelles, des idées nouvelles, mais aussi pouvoir rencontrer d’autres personnes et pouvoir échanger.

Maintenant, il n’y a plus qu’a

Je vais conclure en rappelant que rien ne sert de travailler si l’on ne passe pas à l’action. J’ai moi-même fait face à ce problème depuis des mois voire des années ou je consomme, encore et encore du contenu, mais ne le publie jamais.

C’est terminé. Désormais je vais publier et apprendre en publiant.

Je finirais par cette phrase d’André Gide que nous partage Austin Kleon :

Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer.

Si vous tendez l’oreille et faites attention au contenu que vous consommez, vous verrez, cette phrase est souvent très vraie.

Je vous livre ici mon interprétation personnelle des ouvrages d’Austin Kleon. Je ne peux que vous conseiller de les acheter en ebook ou en physique (point particulier pour le physique, ce sont de beaux livres). Il n’a qu’ainsi que vous pourrez en ressortir la véritable essence.

Vous pouvez les retrouver ici :

Montrez votre travail

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