Metalearning – Questionnez votre apprentissage

Le metalearning est vraiment LA procédure à adopter quand on va commencer à apprendre un nouveau domaine. Cette méthode consiste à préparer son plan d’apprentissage, à définir en amont le cadre des connaissances à obtenir.

Il s’avère que faire du bourrage de crâne n’est pas la meilleure manière d’apprendre – Anne-Laure Le Cunff

Il y a des moments pour avancer, apprendre et travailler dur. D’autres pour questionner son approche. Durant la procédure d’apprentissage, il est opportun de remettre en cause les méthodologies employées, les sources d’apprentissage utilisées et notre manière de les aborder assez régulièrement.

Comme nous le dit Anne-Laure Le Cunff dans son article sur la metacognition, cette réflexion permet de planifier notre apprentissage, mesurer notre efficacité et évaluer notre progression : sommes-nous sur le bon chemin ? Pouvons-nous faire mieux ? Adoptons-nous les meilleures ressources ? Voyons comment systématiser ce questionnement.

Les applications du metalearning

Selon Scott Young, cette approche doit représenter 10 % de la durée totale de notre apprentissage. Cela permet d’éviter d’utiliser l’analyse comme une excuse pour procrastiner tout en profitant des bienfaits de la remise en question.

Il doit éclaircir l’organisation du sujet que vous souhaitez apprendre. Quelles sont les compétences liées ? Quels sont les domaines enfants de ce sujet ? Quelles informations doivent-être maîtrisées techniquement ? Lesquelles doivent être simplement apprises par cœur ? Quelles méthodes d’apprentissage sont traditionnellement utilisées ? Lesquelles sont vraiment redoutables ? Lesquelles sont inutiles ?

Pour répondre à toutes ces questions, Scott Young nous propose une méthode simple grâce à trois questions : Pourquoi apprenons-nous ? Que devons-nous apprendre ? Comment pouvons-nous l’apprendre ?

Pourquoi apprenons-nous ?

Cette question cadre l’apprentissage selon notre objectif final.

Apprenons-nous seulement par plaisir ? À ce moment-là une connaissance théorique et académique peut suffire.

Souhaitons-nous trouver un emploi avec ces nouvelles compétences ? Si tel est le cas consultez des offres d’emploi pour regarder quelles compétences sont demandées. Par exemple, pour des boulots en programmation vous pouvez déterminer assez rapidement quels sont les langages que vous devez apprendre pour trouver un emploi selon l’industrie, mais aussi le niveau de maîtrise à atteindre. Un employeur régional n’aura pas le même niveau d’exigence d’un webdeveloppeur que Google par exemple. Vous aurez aussi besoin de pratiquer les questions d’entretien d’embauche adaptés à vos ambitions.

Souhaitez-vous vous former pour créer ou améliorer votre propre projet ? Vous souhaitez référencer votre boutique en ligne ? Lancer des publicités ? Le niveau de maîtrise ne dépend que de vos besoins et vous pouvez avancer à votre rythme.

Le pourquoi est extrêmement important. Il définit la manière de tester votre apprentissage pour des résultats optimums. Si vous souhaitez apprendre le SEO pour votre activité personnelle, appliquez directement vos apprentissages sur le terrain. Si vous vous formez pour un emploi, cherchez les applications potentielles de votre apprentissage et rapprochez-vous au maximum de ce qu’on pourrait être susceptible de vous demander.

Dans votre vie de tous les jours vous n’êtes pas soumis aux cours de votre université ou aux formations obligatoires. Profitez-en. Prenez la main sur votre apprentissage et décidez d’utiliser des méthodes qui vous rapprochent plus rapidement de la situation que vous espérez atteindre.

Que devez-vous apprendre ?

Cette question vient directement après le pourquoi. Maintenant que vous avez défini la finalité de votre apprentissage, identifiez les matières précises à apprendre et à travailler.

Dans Ultralearning encore, Scott Young nous propose de catégoriser les connaissances en trois types distincts :

  1. Les connaissances que vous devez essentiellement comprendre,
  2. Les connaissances que vous devez essentiellement apprendre par cœur,
  3. Les connaissances que vous devez pratiquer pour en obtenir une connaissance procédurale. Faire du vélo à deux roues se placerait ici si l’on faisait ce test à un jeune enfant.

Au départ, j’ai essayé de réellement respecter cette terminologie, mais certaines connaissances appartiennent à plusieurs catégories.

Pour reprendre l’exemple du développement, vous devez comprendre les applications de certaines fonctions ou le fonctionnement des structures de données. Vous devez aussi et plus largement pratiquer le code en dur pour savoir exactement comment l’appliquer à un projet complexe.

Je vous conseillerai donc de vous fier à cette segmentation à vos débuts puis de vous en séparer peu à peu. Vous aurez une liste approximative vous permettant d’aborder la prochaine question : comment allez-vous apprendre tout ça ?

Comment allez-vous apprendre tout ça ?

Pour trouver des débuts de réponses vous pouvez vous rendre sur les plateformes comme Quora ou Twitter et chercher auprès de personnes qui ont déjà accompli ce que vous voulez réussir. Comment s’y sont-ils pris ? N’hésitez pas à leur poser des questions.

Vous pouvez aussi vous rendre sur les sites des universités pour voir quels livres sont conseillés dans les cursus, quelles connaissances sont exigées pour obtenir son diplôme ? Cela fait un bon point de départ. De là vous n’aurez plus qu’à trier selon votre « pourquoi ? ».

Et après ?

N’hésitez pas à bien réfléchir au début de votre apprentissage, à correctement identifier la marche à suivre, mais qu’il ne soit pas un prétexte pour procrastiner. Le plus important est la pratique concrète de l’apprentissage.

Selon ce que vous identifiez dans la période d’apprentissage, vos capacités ou incapacités à réussir certains exercices vous allez réattribuer certains degrés d’importance que vous aviez peut-être mal jugé par manque d’expérience.

Écoutez-vous, obtenez-le plus de feedbacks possible sur votre manière de travailler, évaluez-vos compétences objectivement. Avez-vous plus de facilité avec certaines méthodes d’apprentissage qu’avec d’autres ? Avec certains sujets ?

Il n’existe pas de méthode miracle. Certains résultats d’études en psychologie nous permettent de nous orienter vers certaines pratiques mieux adaptées au cerveau, mais finalement, c’est le travail qui paie.

Votre objectif doit donc de correctement cadrer et analyser votre apprentissage : c’est vous, votre cerveau et votre manière de fonctionner qui est à l’œuvre. Que vous soyez professionnel, étudiant ou autodidacte, prendre le temps de répondre régulièrement à ces trois questions est la meilleure opportunité que vous ayez pour questionner votre approche méthodiquement. Profitez-en.

Couverture © Katerina Jerabkova

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